Politique

La PNC a étouffé le mercredi 15 Septembre dernier la marche de Lamuka à Kananga dans le Kasaï central.

Il est 8 heures au Rond-point Notre-Dame de 7 douleurs dans la commune de Katoka. Calicots et t-shirt avec effigies de Adolphe Muzito  et Fayulu visibles. Les militants de Lamuka se mobilisent d'une manière sournoise pour "semer" la Police.

En face, les policiers ne sont pas distraits , surveillent et rompent le moindre attroupement.

Un militant de Lamuka, la trentaine révolue, se moulant dans un t-shirt ample  en contraste avec son corps squelettique lâche : " Elle ( la Police, ndlr) ne nous fait pas peur. Un peuple convaincu de son sort n'a aucun obstacle pour se libérer".

Derrière deux autres militants enclin de déployer un calicot, jetant une oeillade sur les trois policiers qui venaient d'arriver en renfort, sont apparemment surpris par un bruit qui jaillissait de deux personnes à bord de la moto.

" Encore 35 ans d'opposition pour nous égaler. Bravo pour votre nouvelle vie. Nous allons vous créer des conditions propices pour que vous vous limitiez à avaler seulement des gaz lacrymogènes. Pas de blessés, pas de tueries. Fatshi est civilisé comme le fut Kasa-vubu", lançaient-elles sans susciter le moindre intérêt auprès des militants de Lamuka se regardant en chiens de faïence avec les éléments de la PNC.

" Nous disons non au glissement, à la politisation de la CENI et aux fraudes électorales envisagées. Il nous faut un consensus sur toutes les questions qui nous divisent. Le Président de la République qui est un ancien camarade de l'opposition doit nous faciliter la tâche pour un processus électoral apaisé et crédible", déclare Elie Mputu Kalumba, coordonnateur provincial de Lamuka/ Kasaï central.

Du côté de la Police, un commissaire principal qui n'a pas daigné dévoiler son nom se confie :" Nous avons reçu des instructions fermes. Nous devons tout faire pour qu'il n'y ait pas mort d'homme. Nos éléments sont sensibilisés. Nous avons envoyé un émissaire, un militaire en tenue civile, pour négocier avec les militants de Lamuka pour qu'ils vident le lieu tranquillement. S'ils bravent l'interdiction de marcher, nous allons les disperser avec méthodes et professionalisme pour éviter les dégâts. Nous avons tous peur de l'État de droit et voulons faire les choses suivant les règles de l'art".

Au bout de quelques minutes, la PNC avait fait usage de gaz lacrymogènes et confisquer des calicots au grand désarroi de Patrick Kasanda, avec des yeux larmoyants, n'en peut plus et tance : " Nous demandons aux gens de l'UDPS de bien instruire leur Police qui nous tire dessus. Nous allons marcher jusqu'à ce que nous allons obtenir le retrait de cette loi controversée".

Gentil Kabamba depuis Kananga