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Société

EPST- entre grève et libertinage : chronique d'un balai de sorcière!



La chronique du Septembre a bel et bien eu lieu. C'est la grève chronique des enseignants au bout d'une kyrielle de cahiers de charge non respectés par le gouvernement. Toutes les parties crient à la mauvaise foi qui serait la pathologie principale occasionnant une agglomération des branches mortes au pied de l'EPST chaque Septembre.

Depuis 2004, le gouvernement a conclu plus de dix accords avec le banc syndical de l'EPST , mais tous semblent avoir la particularité d'être rédigés à bord d'un balai de sorcière et deviennent donc inutiles le jour.

Tonny Mwaba, le ministre qui va au charbon !

Deux jours avant la rentrée scolaire 2021-2022, l'intersyndicale de EPST dépose son cahier des charges auprès du ministre de l'EPST, Tonny Mwaba dans lequel il est fait mention de l'application du barème convenu à Bibwa en plus de réclamer la paye de Nouvelles Unités qui grouillent dans des écoles sans la moindre rémunération.

Les deux parties se conviennent d'ouvrir un cadre des discussions pour aplanir les divergences. Au même moment, d'autres syndicats à l'instar du Syndicat Catholique ( Synacat) appellent à la grève et le mot d'ordre est bien respecté.

Professeur de Droit, vaillant combattant de l'UDPS, médiacrate en plus d'être  au contact avec son secteur, Tonny Mwaba sait "aller au charbon" avec n'importe qui pour vu qu'il estime avoir raison. Jules Alingete, inspecteur général des finances, chef de service, en sait quelque chose. Le patron de l'EPST constate rapidement que la grève est irrégulière parce que n'ayant  reçu aucun cahier des charges du Synacat et n'étant pas non plus en discussions avec lui, la cessation de travail étant l'ultime recours quand toutes les voies de négociation ont échoué. L'intersyndicale, seul syndicat en discussions avec le gouvernement n'a pas appelé à un mouvement de grève. Il annonce et exécute la désactivation de quatre enseignants catholiques ( Collège Boboto et Lycée Sacré cœur) et menace de reprendre la gestion des écoles confiées aux confessions religieuses.

Cela a même amené le cardinal Fridolin Ambongo de préciser  que:" un conflit de travail entre l'Etat, employeur et les enseignants, ses employés n'a rien avoir avec l'Eglise catholique. Les gens doivent cesser d'insulter les Évêques catholiques. La grève, à moins qu'on me dise le contraire, est un droit constitutionnel".

Le prélat catholique était, l'une des rares fois que cela lui arrive, moins virulent, pas vraiment dans son assiette avant d'appeler au dialogue, appel ayant servi de sésame au Synacat, le mercredi 13 Octobre dernier pour reconnaître l'entorse procédurale de sa grève.

Comprendre l'impensé du discours catholique !

Les meilleures écoles de la RDC sont catholiques. Pendant bien longtemps, les écoles publiques laïques ont du mal à refaire leur retard vis-à-vis des écoles publiques confessionnelles en termes de formation et organisation.

Pour assurer cette formation , à la limite, élitiste, les catholiques font coûter cher  leur formation et ses enseignants ont un minimum de traitement qui leur permet de nouer les deux bouts de mois en dehors du modique salaire de l'Etat.

Ce traitement quelque peu plausible n'est perceptible que dans quelques écoles catholiques, salutistes et protestantes  représentant moins de 5%, selon les données glanées à l'inspection générale de l'enseignement de l'EPST, de la situation générale des écoles en RDC.

En plus de cela, les diocèses percevaient quelque chose dans le payement des frais scolaires de chaque élève inscrite dans les écoles catholiques. L'on se souvient du tollé général que cela avait suscité à Kinshasa à l'époque du cardinal Monsengwo.

La gratuité de l'enseignement au niveau primaire et la baisse sensible et très surveillée des frais scolaires au niveau scolaire ont engendré une crise économique dans les " confréries" et dans les ménages du personnel enseignant engagé dans les écoles huppées de la RDC. Il faut encore nuancer que jusque-là aucune école catholique, "huppée"de Kinshasa n'observe absolument la gratuité de l'enseignement, car la coordination catholique provinciale s'est convenue sur le dos de l'État et en connivence avec les parents d'élèves de percevoir des frais illégaux qui, somme toute, sont toujours exorbitants.

En deux ans et demi, des efforts notables !

 En deux ans, Félix Tshisekedi a augmenté les salaires des enseignants à 120% dans les villes et à près de 45% à l'intérieur du pays. Les frais de fonctionnement sont payés régulièrement à une nuance près, 99% de NU au niveau primaire ont été payés en plus de réhabiliter plusieurs écoles. L'accès à l'éducation primaire en RDC s'évalue à plus de 80% , ce qui constitue une lutte honorable contre l'analphabétisme.

En plus de cela, l'on a noté, en deux ans que, à Kinshasa,par exemple, les écoles publiques n'ont plus des problèmes liés au manque d'enseignants qualifiés qui a toujours été un fléau. Les parents, " bons payeurs" n'ont plus leur influence négative vis-à-vis de la pédagogie, les directeurs de discipline ont repris leur pouvoir dans les écoles publiques laïques. Bref, les virtuels élèves ont cessé d'être des clients et sont redevenus élèves en plus de mettre à mal la prolifération des écoles privées de fortune.

Qu'à cela ne tienne, il se pose un sérieux problème d'infrastructures scolaires et il faut vite y remédier, car  l'augmentation exponentielle de la population tel que l'Institut national des statistiques l'a expliqué dans son dernier rapport pourrait davantage empirer la situation. Il en est de même de la modicité du salaire des enseignants qui, même augmenté à 120 % à une nuance près, ne permet pas aux enseignants de vivre dignement. Et d'ailleurs, l'on peut imaginer ce qu'il était avant son augmentation et noter la mauvaise foi de l'administration passée.

Les cours devraient reprendre et ont repris dans plusieurs écoles publiques en dépit des enseignants qui résistent encore sur fond d'un ordre légal en péril.

A Kinshasa, plusieurs écoles sont en détresse à cause des résultats des Examens d' Etat généralement décevants. Les options techniques où grouillent des élèves de mauvaise composition sont en détresse. Beaucoup d'entre eux ont marché au siège du PPRD pour exiger le retour aux affaires de Joseph Kabila au temps de qui, selon eux, tout le monde réussissait.

Entretemps, les voix s'élèvent pour exiger la coupure de la messagerie électronique pendant le déroulement de la session ordinaire des Examens d'Etat, histoire d'endiguer tant soit peu la tricherie.

Saint Yannick




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