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Politique

RDC- la Cenco va de nouveau confier ses paroisses aux politiques : la vieille amitié avec l'UDPS à l'épreuve de la rouille !



La plus grande structure laïque de l'Eglise catholique à l'instar de CALCC a signé le dimanche 24 Octobre dernier, la déclaration des "Forces sociales et politiques de la Nation", une structure de coalition de forces Anti Kadima" créée pour obtenir le retrait de l'ordonnance présidentielle investissant l'équipe de Denis Kadima.

Selon plusieurs sources proches de cette structure, la Cenco va disponibiliser ses paroisses d'où partiraient les manifestations contre le bureau Denis Kadima comme elle l'avait fait par le passé pour contraindre Joseph Kabila à a abandonner le désir d'un troisième mandat, illégal.

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (Cenco) et l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) , deux vieilles alliées, cultivent désormais une haine viscérale réciproque sur fond d'un flux d'intérêts divergents.

La convergence parallèle, seul attrait entre les deux

L' UDPS est née pendant que l'Eglise catholique subissait des revers face au régime du Maréchal Mobutu contestant la politique de recours à l'authenticité.

Les deux forces politiques ou sociales vont cheminer ensemble jusqu'à l'organisation de la marche des chrétiens catholiques le 16 Février 1992. Une marche qu'on aurait dû appeler   " UDPSO- chrétienne".

Les deux alliées vont ensuite s'embrouiller avec la création de la troisième voix par Mgr Monsengwo considérée par l'UDPS comme une méthode de contournement de la visée politique de Tshisekedi Wa Mulumba.

Il s'en était suivi un flux de quolibets de l'UDPS envers les prélats catholiques dont le plus célèbre demeure la fameuse chanson " Boma Monsengwo, tika nyoka".

Depuis cet épisode, Cenco et UDPS ont toujours été prudentes dans leur approche relationnelle. Pendant le règne de Mzee Laurent Désiré Kabila ou encore les premiers pas de son fils Joseph Kabila au pouvoir jusqu'aux élections de 2006, le rapprochement entre l'UDPS et la Cenco est resté dans une espèce de convergence parallèle, concept rendu célèbre par Monseigneur Laurent Monsengwo lors de la Conférence Nationale Souveraine.

UDPS et Cenco alliées de 2016!

Face à Joseph Kabila de plus en plus rétif aux élections devant consacrer son départ, l'UDPS, première force de l'opposition et la Cenco, "opposition religieuse", coalisent leurs forces. La Cenco confie ses paroisses à l'UDPS qui les remplit avec ses extrémistes de la " Force du Progrès" pour être des points de départ des manifestations quasi incontrôlées.

Des scènes surréalistes dans les paroisses catholiques de Kinshasa. Les fidèles hétérogènes font des bruits, crient même pendant la liturgie eucharistique. Des cris Kabila dégagent pendant la liturgie de la parole. A la paroisse Saint Antoine de Padoue, le curé avait été copieusement insulté après qu'il avait appelé, sur imposition des services de sécurité, les gens à ne pas manifester . Cela s'était passé en pleine messe, le plus grand sacrement catholique.

Les alliés marchèrent ensemble jusqu'à la veille des élections où la machine à voter les divise. L' UDPS se rétracte et accepte d'aller aux élections avec la machine à voter au grand dam de la Cenco, raide comme la justice sur cette question.

Entretemps, les grandes puissances et les multinationales peaufinent leurs stratégies pour s'impliquer dans le processus électoral d'un pays considéré comme une vache à lait. L'UDPS oriente sa diplomatie vers les Américains et la Cenco reste arrachée à sa vieille alliée, traditionnelle et stratégique depuis la colonisation qu'est l'Union Européenne. Celle-ci entretient des relations tumultueuses avec le parti d'Étienne Tshisekedi, "Monsieur Non".

Jean-Marc Kabund-A-Kabund fracasse la Cenco et parle du "50-50" , lors des marches anti Kabila et lance le défi à la Cenco de réussir une seule marche sans l'apport de l'UDPS.  A partir de ce moment- là, l'UDPS considère la Cenco comme un adversaire politique travaillant contre ses intérêts.

La messe de Genève officiait par l'union européenne avec une kyrielle de miniers, en petits servants de messe, ne va pas apaiser les relations désormais tendues entre les deux forces quasi politiques. Félix Tshisekedi est écarté, à la grande joie de l'Union Européenne, sur fond d'une formule électorale savamment orchestrée contre l'UDPS, selon Jean-Marc Kabund-A-Kabund, le très volcanique Président ad intérim de l'UDPS et jamais dénoncée par la Cenco. C'est le fait de rupture peut-être irréversible.

Ce que l'UDPS reprochait à son ancienne alliée

Le parti de Sphinx de Limete n'a jamais pardonné à la Cenco le fait d'avoir battu campagne pour Martin Fayulu et surtout participé à la campagne de diabolisation à l'endroit de Félix Tshisekedi en 2018 présenté comme un traître dans toutes les messes surtout à Kinshasa. L 'UDPS sait que son ancienne alliée, la Cenco, n'a rien avoir avec une quelconque mission divine après tout le travail politique qu'elles ont eu à faire ensemble contre Joseph Kabila. Les deux se connaissent et se détestent. 

Grille de désamour

La Cenco a beau contester la désignation des membres de la CENI en 2006,2011 et 2018, mais jamais elle ne l'a fait avec véhémence comme aujourd'hui jusqu'à projeter des manifestations publiques. Elle avait beau contester les résultats des élections passées, 2006 et 2011, mais jamais avec autant de volonté allant jusqu'à brandir des preuves et logiques échappant à la raison pourtant reconnue comme vertu aux grands intellectuels de la Cenco. Autant l'UDPS ne ménage plus les prélats catholiques surtout le cardinal Fridolin Ambongo qu'on traite un vendeur des poulets alors qu'il fait partie, de par son rang, du gratin de la République à respecter absolument.

Aujourd'hui, dans   paroisses de Kinshasa, Félix Tshisekedi est présenté comme un suppôt de Satan, un mal absolu qu'il faut à tout prix conjurer. Et pour bien susciter le fameux effet de recence, plusieurs prêtres de Kinshasa lâchent des mots contre Félix Tshisekedi à la fin de chaque messe. Les messes à Kinshasa sont devenues des meetings anti Fatshi comme ne cessent de le dénoncer plusieurs fidèles catholiques contactés.

Les marches sont annoncées et plusieurs combattants de l'UDPS promettent d'envahir les paroisses pour se " tester avec les prêtres" et cela augure une espèce de chienlit dans les paroisses catholiques de plus en plus divisées. La stratégie de 2016 n'a-t-elle pas montrée ses limites avec des cultes désacralisés alors que la messe demeure le plus grand sacrement de l'Eglise catholique ? Que deviendraient les fidèles catholiques, apolitiques, qui semblent en avoir marre de la politisation outrée des homélies?

Les actions politiques de la Cenco et alliés ont commencé philosophiquement depuis le dimanche 24 Octobre dernier tandis que la prestation de serment de l'équipe Dénis Kadima est prévue le mardi 26 Octobre prochain.

Après l'amour , c'est la haine entre deux vieilles amours en conflit manifeste d'intérêts.

Saint Yannick




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