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Politique

RDC- insécurité à l'Est: éternel quiproquo d'une roulette orientale à infamie collective!



L'assemblée nationale a prolongé, ce lundi 01 Novembre,  pour la énième fois l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord Kivu en proie à l'insécurité depuis plus de deux décennies.

Les députés nationaux du Grand Nord ont fait bloc, en vain, contre cette énième prorogation. Jean-Marc Kabund-A-Kabund, premier vice-président, qui présidait cette séance plénière s'est adressé en ces termes à ces élus du Grand Nord qui exigent aussi la démission du ministre de la Défense et celle de deux gouverneurs militaires.

"En quoi est-ce que l'état de siège vous gêne ? C'est très grave. Au lieu d'exiger la fin de l'état de siège, vous nous aurez proposé ici des pistes des solutions. C'est de ça qu'on a  besoin, parce que les tueries existent depuis trois décennies. Vous voulez qu'on tue  nos compatriotes là-bas sans que quelque chose ne soit faite ? Je nous exhorte à la retenue (...), a déclaré Jean-Marc Kabund-A-Kabund.

Félix Tshisekedi très préoccupé !

Depuis son élection à la magistrature suprême, le Président de la République s'est montré très préoccupé de la situation de l'Est dans un état d'enlisement. Il a commencé par lancer des " opérations de grande envergure" qui s'étaient soldées par quelques notes positives, mais non convaincantes.

Après s'être défait du carcan politique du FCC et alliés, selon lui-même, le Président de la République va décider de décréter l'état de siège dans les deux provinces touchées, à savoir : l'Ituri et le Nord Kivu.

A l'Ituri, il nomme le lieutenant-général Johnny Luboya au poste de gouverneur.  Ce dernier est un ancien chargé des renseignements de la triste rébellion du RCD qui avait eu à contrôler à une certaine époque cette région.

Au Nord Kivu, c'est le lieutenant-général Ndima,  un officier qui a gravi tous les échelons au sein des FAZ et un ancien rebelle du MLC qui a eu aussi, par le passé, à écumer cette région.

En nommant ces deux gouverneurs, le Président de la République a voulu mettre au charbon deux techniciens militaires qui connaissent à la fois le terrain et le langage des groupes armés qu'ils ont déjà eus à rencontrer lors de leurs rébellions qui ont correspondu à la consolidation de ces mouvements qui sèment désolation et terreur.

Le Président de la République y avait même effectué une tournée, quasi périlleuse, pour se faire une idée juste sur les réalités auxquelles cet état de siège se baigne.

C'est qui demeure une évidence est que la volonté du Président de la République d'en finir avec les groupes armés de l'Est ne souffre d'aucune lésion.

Les députés nationaux du Grand Nord l'ont toujours boudé

Les élus nationaux du Grand Nord ont toujours émis de réserve sur la gestion des ressources provinciales par les gouverneurs militaires. Et cela est, en toute évidence, fondé. Mais leur phobie de la réussite de l'état de siège est diversement commentée.

Le Président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso N'kodia Pwanga, avait appelé les élus nationaux du Grand Nord à quitter les groupes armés et cela avait suscité un tollé général dans le chef de ces derniers.

Plusieurs autres personnes se sont interrogées sur l'agir des élus du Kivu. C'est le cas de Flanklin Bendo, membre de la société civile de Kwilu.

"La seule question qui me revient l'esprit sur la responsabilité de politiciens du Grand Nord est celle de savoir pourquoi ces groupes armés ne les attaquent pas pendant les campagnes électorales ou pendant leurs missions (...). Pourquoi la faible sensibilisation des populations sur les dénonciations des ADF aux forces de l'ordre ? Qu'on l'accepte ou pas, l'état de siège, à mon avis, est une avancée. Grâce à celui-ci, l'on a pu démenteler les centres de formation, des mosquées d' endoctrinement et des bases arrières de ces voyous. L'on se demande pourquoi tout cela est arrivé seulement pendant l'état de siège. Pourquoi nos services de sécurité n'ont jamais su que des étrangers consolidaient leurs positions pour nous assiéger longtemps ? Et les différentes opérations, Amani et consorts, pourquoi n'ont-elles jamais pu détruire la logistique des ADF qui apparemment n'ont jamais été combattu ? Ça sent le populisme et ce populisme est criminel, à mon avis", a-t-il déclaré.

Une responsabilité collective

La première faiblesse collective est notre faible collaboration avec les services de sécurité dont on dit aussi beaucoup sur la duplicité imaginaire ou fondée. 

Selon plusieurs rapports, l'ennemi vit avec la population, le manipule, se travestit et revient en peau de lion pour la dévorer. La vigilance populaire est moindre et l'infamie est collective.

La presse congolaise dans les bottes des ADF

En sociologie du terrorisme, la médiatisation d'un acte terroriste demeure un défi pour toute organisation terroriste sauf pour les ADF qui sont relayés plus qu'ils ne le planifient eux-mêmes.

En difficulté logistique, selon plusieurs rapports sécuritaires, les éléments des ADF multiplient des tueries pour décourager les forces de l'ordre, faire perdre la confiance des services de sécurité et surtout faire comprendre à l'opinion publique que l'état de siège est un échec. Et  à chaque geste criminel de ces terroristes, la presse congolaise s'enferre et surmédiatise jouant ipso facto le rôle tant souhaité par les terroristes.

Une guerre asymétrique, médiatique, sociologique et stratégique aux enjeux financiers et existentiels à la base d'une roulette orientale à infamie collective. Les  populations civiles doivent collaborer davantage avec les forces de l'ordre et les politiques doivent s' interdire tout populisme et tout triomphalisme. Dans le rang de nos forces de sécurité, le contre-espionnage doit être rigoureux.

"Cette guerre devrait être le levain de l'activation de notre esprit-nation , de notre cohésion nationale comme la Peste d'Albert Camus avait pu rassembler toutes les couches sociales", note l'universitaire Hector Ne LUKENI.

Saint Yannick




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