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Politique

Entre pouvoir et refus de comprendre : l'UDPS, le déclin d'un empire bâti sur le fantasme !


Le Président du Congrès Démocratique du Parti ( CDP), Victor Wakwenda a mis en place, le mercredi 10 Novembre dernier, un directoire ayant pour mission de conduire l'UDPS au congrès.

Ce directoire est composé de Victor Wakwenda, président du CDP, Guy Bao, secrétaire général ( autoproclamé) et Jacquemin Shabani, président de la Commission Electorale Permanente du parti ( CEP). Tous devraient travailler dans un triumvirat qui serait statutaire, comme l'a signifié Victor Wakwenda.

Le Président du CDP a appelé le duo Kabund-Kabuya, qui serait en train de liquider le parti selon lui, de renoncer au pouvoir illégal qu'il a pour revenir dans la légalité.

Des militants et plusieurs cadres anesthésiés

Le parti au pouvoir est aux abois à cause de l'inconscience des uns et des autres. Toute l'intelligentsia du parti est anesthésiée. Le leadership actuel a sa logique, celle de fragiliser tous les cadres pour régner et gérer tous les enjeux.

Plusieurs cadres tels que le professeur Tshilumbu, Rémy Masamba, Jacquemin Shabani (...) sont mis aux placards et sont devenus invisibles dans les médias.

Selon plusieurs sources internes, il n'y a plus de réunions stratégiques entre cadres du parti qui mdu reste se détestent. Le duo décide tout. 

Héritier Mbo wa Koy, militant du parti nous explique

"Le parti est en voie de disparition. Kabund et Kabuya ne s'en rendent pas compte et ne s'en rendront jamais compte tant qu'ils auront un pouvoir absolu sur les avoirs du parti. Ce n'est pas normal de voir un parti au pouvoir être dirigé par des gens qui refusent de comprendre que l'unité du parti est la condition sine qua non de notre réussite".

Les militants ne se retrouvent pas et dénoncent l'enrichissement rapide de certains de leurs cadres.

"Nous n'avons pas d'opportunités professionnelles. Nous sommes devenus des guignols des matinées politiques et nous perdons de plus en plus le goût de notre militantisme. Nos chefs roulent carrosse et n'ouvrent pas assez pour nous. Leurs familles qui n'ont aucune histoire du combat vivent mieux que nous autres qui avons été leur tremplin", s'insurge un président sectionnaire de la Funa qui a daigné requérir l'anonymat.

Félix Tshisekedi pointé du doigt

L'ancien Président de l'UDPS, aujourd'hui Président de la République, Félix Tshisekedi, est pointé du doigt par plusieurs combattants de l'UDPS dans le désordre qui règne au sein de ce parti.

"C'est Félix Tshisekedi qui a signé le fameux mandat spécial qui est à la base du désordre. Il est la haute autorité du parti. Ni Kabund ni Kabuya ni Wakwenda ni Shabani, personne ne peut lui désobéir. Comment laisse-t-il le parti se consumer ? Je me demande s'il a signé un accord quelque part où il s'est engagé de faire disparaitre le parti. Ce n'est pas normal. Nous sommes un parti qui a rempli les cimetières du Congo depuis 1982 et il doit en être conscient. Nous souffrons pour défendre le parti qui est devenu une religion pour nous. Entretemps, les nominations nous échappent. Nous sommes devenus des pigeons des matinées politiques. La territoriale est là, on ne veut pas nommer. Dans les ministères acquis pour l'UDPS, nous y voyons des noms des gens qui n'ont rien avoir avec le parti. Je vous cite à titre illustratif la ministre de la Justice ou encore des ITPR. Quand vous prenez des gens inconnus du parti pour le compte du parti, vous nous enterrez vivants. Ils viennent avec leurs frères et sœurs et nous, nous devons attendre les matinées politiques pour aller nous faire berner par des mensonges puérils", note un sectionnaire de Mont Amba, manifestement en colère.

Et de poursuivre : " Saint, nous souffrons pour défendre des inepties de notre pouvoir. A Kinshasa, par exemple où le parti est majoritaire, 12 députés provinciaux à nous seuls, nous n'avons que deux bourgoumestres, le gouverneur est PPRD et l'assemblée provinciale, à sa tête bien sûr, est FCC. Les gens ne comprennent rien sur le pouvoir et la responsabilité du parti. Et cette triste réalité est bien partout. Dans les entreprises publiques, les jeunes des autres partis trouvent facilement des emplois et nous, ce sont des matinées politiques qu'on nous offre. Pour défendre le pouvoir, c'est nous. Pour jouir du pouvoir, ce sont eux".

Selon plusieurs sources internes, l'UDPS est très faible dans plusieurs provinces telles que l'ex province Orientale ou le grand Kivu sans citer le grand Équateur. A cela, un cadre du parti, qui a requis l'anonymat, paraît inconsolable.

"Il n'y a aucun plan politique au sein de l'UDPS. Les fédérations ont été fragilisées, la dictature au sein du parti est institué en un régime. Vous n'êtes pas en harmonie avec Messieurs Kabuya et Kabund, vous ne valez plus rien et n'aurez plus rien. Le Président de la République qui devrait vite sauver les meubles ne semble pas disposé à cette éventualité. Qu'on ne vous trompe pas, il est difficile maintenant de mobiliser à nos capacités légendaires à cause du leadership de notre parti".

Revenant sur l'analyse d'un fait politiquement utile, il poursuit :

"Regardez cher ami, comment nous subissons dans l'opinion publique. La communication au sein du parti est devenue un apanage de quelqu'un. Il n'y a pas de stratégies concertées. La conséquence est là : nous subissons et n'avons aucun contrôle de l'opinion publique. Le pouvoir doit contrôler l'opinion publique, hélas pour nous, c'est l'opinion publique qui nous contrôle et nous sommes bien malheureux. Nos chefs refusent de comprendre et comprendront mieux quand le pouvoir nous quittera".

Dans l'opinion nationale, la cote du parti ne cesse de dégringoler. Le parti refuse d'admettre ses erreurs pour rebondir. L'arrogance et la distraction obstruent toute lueur d'espoir des combattants de l'UDPS.

Entretemps, dans les cellules, sections, parlements debout et dans l'opinion publique, le parti perd de plus en plus sa notoriété. Le casting du Président de la République dans plusieurs postes est très discutable. Le maintien des personnes ( Ministres, Directeurs Généraux, Gouverneurs, Bourgoumestres, Administrateurs des territoires...) jugées médiocres énerve les militants de plus en plus démobilisés.

"La gestion de notre parti fait de nous le pire parti au pouvoir que l'Afrique ait connu. On se fragilise et on s'en délecte", constate Etienne Nsiyambote, membre de la Ligue des Jeunes de l'UDPS.

Saint Yannick




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