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Société

Kinshasa-Grève des transporteurs privés: Funa et Lukunga dans la merde, Tshangu sauvé par Transco ( reportage)



La grève des transporteurs privés annoncée officiellement pour le 29 Novembre prochain a eu lieu le lundi 22 Novembre dernier à Kinshasa. Les districts de la Funa et celui de Lukunga ont été plus impactés que d'autres. L'établissement public Transports au Congo ( Transco) y est pour quelque chose.

Il est 6 heures du matin à Tshangu. Tous les arrêts de bus sont bondés. Ici les gens se réveillent trop tôt.

A Masina en face de la maison communale de Kimbanseke, quelques transporteurs privés non grévistes surenchérissent. Kingasani -Ndjili, dans les mini-bus, se négocient à 2000 FC alors que le coût ordinaire est de 500 FC. Pour aller au centre ville, c'est près de 4000 FC. 

Un client, la quarantaine révolue, portant des biens hétérogènes et difficilement identifiables sort de ses gonds.

"Nous sommes ici et tout est difficile. Ces "voyous" ont tout augmenté et beaucoup de gens ne vont pas sortir. Transco vient à compte goutte et nous sommes bien submergés".

Au terminus de la Ligne 01 de Transco ( Kingasani-Zando), près de 7 bus embarquaient des clients, d'une manière ordonnée et à la grande joie de Jean de DIEU Nsuku, travailleur dans un établissement privé à Gombe.

"Pareils jours nous permettent de comprendre combien Transco est nécessaire. Ils nous ont envoyé plusieurs bus, regardez cinq autres viennent d'arriver et nous n'aurons aucun problème".

A N'sele, le casse-tête est vite résolu avec près de 40 bus Transco, bondés de gens.

Dans l'ensemble à la Tshangu, Transco a pu alléger l'impact de la grève en versant plusieurs bus dans ce district qui est aussi son cœur de cible.

A Mont- Amba, Transco a été submergé et la grève a beaucoup impacté la population.

"Nous ne sommes pas surpris. Le gouvernement ne prévoit rien. On aurait dû requisitionner les véhicules des militaires pour contrecarrer cette grève. Hélas, nous ne sommes pas allés au travail et nous avons bien moisi dans les arrêts. Pathétique", s'indigne Pathy Ngalula, enseignant dans une école de la Gombe.

A Funa, tous les arrêts étaient pleins de gens helant taxis, motos et consorts. A Selembao, plus de cinq bus Transco ont été accueillis par les jets de pierres par plusieurs conducteurs grévistes qui voulaient leur imposer la grève. La population s'est offusquée, au croisement des avenues Landu et Libération et les grévistes en ont eu pour leur compte après qu'ils ont été repoussés avant l'arrivée de la PNC.

"Transco, c'est nous.C'est le peuple. Nous avons essayé de poursuivre ses voyous qui se sont attaqués à ces engins très précieux pour nous. N'eût été la Police, nous aurions pu brûler un d'eux. Grever est un droit autant aussi le nôtre à prendre Transco", nous explique Chanton Okoy, trouvé sur place. A Ngiri-Ngiri, Bumbu, Selembao, Bandalungwa ou encore Makala où nous sommes passés, le transport a été un casse-tête et les jaunes ont surenchéri à outrance le prix de titre de voyage.

A Selembao, il nous fallait aller à l'UPN à Lukunga.Un seul moyen de transport : la moto. Le prix a triplé : 3000 FC. Et à Kinshasa, quand on prend une moto, il faut rester sur ses gardes. Les meilleurs taximen en ce moyen sont ceux qui viennent du Kasaï, prennent leur métier au sérieux et vivent de cela. S' interdire les Kinois, car le taxi-moto est à la fois pour eux un pis-aller et un " truc des inadaptés sociaux". Danger de mort.

A l'UPN, un mini-bus allant à Victoire arrive. Bousculade. Personne ne veut rester. Le prix triplé (1500 Fc) ne leur dit absolument rien.  Un homme géant domine la foule sautillante..Ses grosses mains poussent et repoussent toutes les personnes devant lui. Même le cokseur qui voulait se mettre en relief, vieille recette pour son métier en pareils cas, est coincé. Son t-shirt blanc ruisselait des sueurs aux sinuosités crasseuses. Dans ses efforts à se matérialiser à la porte pour mettre de l'ordre ont fait céder deux ou trois crans de sa ceinture et sa complicité avec son pantalon jean bleu, très ample pour être agréable,  aura été de faible qualité puisque tous " ses avoirs" auront été aussi spectaculaires que son corps charnu avec une pointe d' exagération à peine dévoilée.

"C'est un casse-tête. Nous attendons Transco, mais là aussi l' étouffement est une "maladie" contre laquelle nous devrions lutter. Tu as vu la scène de tout à l'heure ? Ça résume tout. L' Etat est défaillant", s'insurge un étudiant se moulant dans un jean noir troué au niveau des genoux qui aurait été beau si son nez n'avait pas la forme d'un crapaud noir, très prisé par les guérisseurs des infections de la rate.

Kintambo Magazin, Camp Luka, Mitendi, " casse-tête" est l'expression la plus utilisée et la plus associée à l'ambiance du jour.

Tâche allégée le soir après que les grévistes, comme à leur habitude, ont décidé de suspendre leur grève.

Saint Yannick




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