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Justice

Affaire François Beya :" la sûreté de l'Etat est une question sensible et il faut laisser l'ANR assembler les pièces du puzzle" (analyse des experts)


Entre informations et pollution de l'opinion sur l'atteinte à la sûreté de l'Etat, Patrice Otekama, spécialiste des questions sécuritaires et Josué Katika, politologue analysent la dure épreuve qui a failli reculer la RDC de soixante ans et conjurent la distraction démoniaque injectée dans l'opinion publique.

Au sujet du désormais ancien patron du CNS considéré jusque-là, au moins au vu de l'impression qui se fait ressentir, comme la cheville ouvrière de cette tentative de déstabilisation de la RDC et dont les " indices et soupçons sérieux pèseraient sur lui" selon le communiqué de la semaine écoulée de la présidence, Patrice Otekama note.

"Dans ce dossier qui engage un des plus grands agents secrets de la RDC, chargé de conseiller le Président de la République en matière de sécurité, une certaine opinion agit comme s'il s' agissait d'un vulgaire procès de vol à l'étalage (...) alors que le pays a frôlé le pire .Sûreté d'État oblige, comme l' avait indiqué la Présidence, l' Agence Nationale des Renseignements ( ANR) et d'autres services de sécurité ont heureusement ont été proactifs en agissant tôt pour sauver la République. Les responsabilités ne font plus l'ombre de doute selon plusieurs sources concordantes dont le communiqué de la Présidence sur la tentative de déstabilisation du pays. Il reste à établir les ramifications, des atteintes à la sûreté et leur portée pour le Présent et le Futur", note ce spécialiste des questions sécuritaires.

Revenant sur l'agitation observée dans l'opinion publique, Josué Katika, politologue affermi dans l'analyse des faits et gestes politiques en situation de crise s'épanche.

" Dans l'affaire François Beya Kasonga, le patron du Conseil National de Sécurité ( CNS) et Conseiller du Chef de l'Etat en charge de la sécurité nationale, interpellé puis gardé dans les locaux de l'ANR depuis le 05 Février dernier, d'intenses pressions s'observent, comme pour noyer le poisson dans l' eau. Et ce, depuis le déclenchement des procédures d'interrogatoires d'usage, révélées au lendemain de l'interpellation du sécurocrate congolais et cela n'a qu'un seul objectif, à mon avis : occulter les ramifications sur lesquelles travaillent les services de sécurité et cette stratégie est aussi vieille que le monde. Des ONG de défense des droits de l'homme, des groupes de pression divers agissant parfois par médias interposés, tous se jettent à la bataille, pour le moins hasardeuse, insinuant la conversion de cette affaire relevant de la sûreté de l'Etat en un procès de droit commun".

A la question de savoir ce que pourrait être l'approche de travail des services de sécurité, Patrice Otekama circonscrit.

"Au- delà de François Beya, il s'agit donc de mettre à jour la toile d'araignée et les animateurs ligués dans des atteintes contre l'État congolais, pire, dans la visée d'atteinte à la sûreté de l'Etat, une tâche énorme et complexe, mais qui devrait aboutir en tout état de cause".

Procédure judiciaire ou non judiciaire, ce spécialiste des questions sécuritaires explique.

Tous les experts de sécurité savent que cela se passe comme cela, a-t-il précisé, à travers le monde.

"Tous les faits, les éléments relatifs à ce dossier devraient être cernés, traités et au moment venu, transmis aux instances judiciaires lorsque ce sera le Momentum. L' objectif à viser dans cette optique est de ne pas compromettre la phase actuelle de l'instruction en ébruitant les différentes interpellations qui sont déjà faites.Et cela par crainte de permettre à ce que certains complices puissent s'évaporer dans la Nature", a-t-il analysé.

Pour la durée de l'instruction paraissant relativement longue, Josué Katika analyse.

"La durée relativement longue prise par l'instruction du dossier François Beya, à mon avis, n'est nullement attribuable à la recherche d'éléments de preuves relatives à l'atteinte de la sûreté de l'Etat. Elle s'explique plutôt par la nécessité de mettre à jour toutes ses ramifications dans la mesure où elles impliquent des responsabilités à divers degrés, au pays comme à l'étranger. Et le bout du tunnel semble de plus en plus proche ainsi que l'indique la multiplication des interpellations dans les milieux de l'armée, de l'administration publique et autres systèmes étatiques. Il faut donc de la patience et de la vigilance tous azimuts , car toute précipitation inconsidérée dans le traitement de ce dossier pourrait avoir des conséquences irréparables et les services de sécurité prennent tout leur temps pour assembler les pièces du puzzle".

Selon plusieurs sources, des interpellations se poursuivent.

Hector Ntete




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