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Plusieurs partis politiques dont le Mouvement d'élites pour la Démocratie et le Vrai changement ( MDVC) ont quitté le bloc patriotique et lancé le samedi 14 Mai dernier une nouvelle structure dénommée Bloc Patriotique Crédible du Peuple. Ces défecteurs refusent de faire route ensemble avec les " caméléons politiques" aux agendas cachés qui grouillent dans le bloc patriotique. Chanty Shako Oky, cadre du MDVC, nous en dit plus.

SY : Le samedi dernier, vous avez lancé une nouvelle structure dénommée Bloc Patriotique Crédible du Peuple. Qu'en est-il ?

CSO:Les Forces crédibles sociales et politiques de la Nation sont nées à la suite d'une évaluation sans complaisance qui a été faite sur le fonctionnement, les revendications et le bloc patriotique composé du FCC, Ensemble, Lamuka, MDVC et consorts aux côtés du Calcc et Milapro. Sur plusieurs questions, nous avons trouvé que certains acteurs du bloc patriotique ne sont ni qualifiés ni crédibles pour exiger, par exemple, la paix dans la partie Est, car n'ayant pas été en mesure de la juguler pendant leurs 18 ans au pouvoir. Il en est de même sur le consensus sur les réformes électorales. Le FCC ne l'avait jamais voulu quand il était aux affaires. Le pouvoir en place ressort d'un complot contre le peuple en 2018 et le FCC en était l'artisan principal. Sur le RAM, l'Ensemble a des représentants au gouvernement. Ce n'est pas crédible qu'il se lance dans le combat de restitution de l'argent du peuple sans récuser ses membres. En plus et en toute honnêteté si l'on est respectueux des institutions et l'on demeure légalistes, ce qui semble par ailleurs être l'un des versants de notre combat, on ne peut avoir un autre cadre pour débattre des lois en dehors de l'institution parlement.  Or, ici, plusieurs acteurs du bloc patriotique pensent que ce parlement est illégitime. Pourtant leurs députés nationaux y siègent, contribuent et bouffent les émoluments . S'ils étaient sérieux, ils auraient fait comme Etienne Tshisekedi en 2011 et ils auraient été crédibles. Donc, pour nous, leur stratégie est simple : cherchez le dialogue et partagez le pouvoir et nous ne sommes pas partants. Il en est de même de la demande qui nous avait été faite par la Cenco de ne plus nous cacher derrière l'église. Nous pensons aussi que l'Eglise ne peut pas se cacher derrière l'opposition. Voilà en gros ce qui nous détache du bloc patriotique.

SY : Quels sont vos objectifs les plus immédiats ?

CSO:  Nous allons continuer à mobiliser le peuple congolais pour que le gouvernement organise les élections dans le délai constitutionnel, mettre la pression sur le gouvernement pour trouver des stratégies de sécurité de l'Est du pays et défendre les intérêts supérieurs de la Nation.

SY : Quels sont les partis politiques et mouvements associatifs qui ont déjà adhéré à cette structure ?

CSO : Les adhésions se poursuivent et aujourd'hui plusieurs personnalités, partis politiques et consorts sont attendus pour signer leurs fiches d'adhésion. Jusque-là, sept partis politiques et 14 mouvements associatifs ont déjà adhéré.

SY: Malgré votre départ annoncé, le bloc patriotique semble demeurer uni. Allez-vous réussir à le fissurer ?

CSO : C'est une question de logique et décryptage des intentions des uns et des autres. Le FCC ne sera jamais crédible. L'Ensembe surfe sur un double jeu discréditant. L'église ne joue pas franc jeu et a son agenda qui n'a rien à voir avec notre combat commun. Lamuka s'embrouille dans les positions illogiques. Toutes ces forces veulent le dialogue pour aller au pouvoir. C'est clair. Nous avons donc décidé de cesser de marcher avec des gens qui n'ont pour idéal que de servir des partenaires pour concrétiser leurs visées politiques qui se rangent toujours aux antipodes de la vertu politique.

Propos recueillis par Saint Yannick