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Politique

Conclave de l'EAC à Nairobi : Félix Tshisekedi est-il tombé dans la sauce de Paul Kagame ?


Le lundi 20 Juin dernier à Nairobi, les Chefs d'Etats de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) s'étaient réunis pour statuer sur la situation sécuritaire dans l'EST de la RDC avec le Rwanda dans la conception des stratégies de paix.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on a l'impression que ce conclave était un piège contre la RDC et le Président Félix Tshisekedi semble avoir été pris.

La communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) n'a pas reconnu le Rwanda comme agresseur. C'est un échec pour la RDC en quête des partenaires devant considérer le Rwanda comme un État agresseur. Il n'y a jamais eu de la surenchère diplomatique pour créer cette attitude. Ne devrait - il pas récuser le Rwanda dans un conclave où l'on discute paix en RDC alors que Kinshasa pense que le vrai problème s'appelle Paul Kagame ?

Il est de notoriété publique que les agresseurs de la RDC sont le Rwanda et l'Ouganda et ces deux pays sont très influents dans cette communauté. Fallait-il y adhérer yeux bandés au nom de la bonne foi et de simples motivations d'ordre économique ?

Le comble du ridicule dans ce conclave, c'est que l'armée rwandaise à travers son chef d'état-major général a pris part à la réunion de planification des opérations de la force régionale qui pourrait être mise en place ultérieurement.

Comment comprendre que l'armée qu'on devrait logiquement venir combattre dans l'hypothèse de l'agression tant ressassée par Kinshasa soit, elle aussi, associée à la conception tactique pour " se neutraliser"?

Même le principe de l'absence des troupes Rwandaises dans ces opérations n'est pas encore acquis à entendre les uns et les autres. D'abord, le communiqué final n'en fait pas mention. Ensuite, la restitution de la presse présidentielle, celle faite par Giscard Kusema, s'est laissée sombrer dans un flux de vicissitudes telles que " selon nos sources, on aurait.." alors que l'opinion nationale est très accrochée à ce détail. Enfin, dans un tweet publié hier lundi 20 Juin, le Président ougandais Yoweri Museveni appelle qu'on accepte que le Rwanda fasse partie de ces opérations, car " il faut travailler ensemble".

C'est peut-être le pire échec diplomatique de Félix Tshisekedi qu'il faut vite corriger à une année de l'élection présidentielle. Cette guerre d'agression étant une force et une faiblesse pour le Président de la RDC, tout dépendant par ailleurs de l' approche de résolution envisagée.

L'on constate par exemple que  les partenaires internationaux de la RDC sont tous inaudibles en commençant par les USA qui sont devenus un "partenaire stratégique" de la RDC. Le discours du premier ministre britannique ventant le Rwanda n'est pas non plus une réussite diplomatique pour la RDC qui, peut-être, devrait vite se tourner vers d'autres horizons diplomatiques.

L'EAC semble être un piège pour la RDC qui peine à se fixer une politique diplomatique claire et durable en lieu et place de la diplomatie au gré de vague dans laquelle la RDC semble constamment s'enferrer face à ses s voisins qui exécutent, peut-être à merveille, un plan des 1990 correspondant à la chute du mur de Berlin et à la lutte contre les " grands ensembles".

Plusieurs leaders d'opinion, à l'instar du prix Nobel Docteur Mukwege, émettent des appréhensions, fondées et justifiées, sur cette force régionale qui risque d'envenimer davantage la situation sécuritaire à l'EST de la RDC. 

A un an des élections, Félix Tshisekedi doit bien choisir l'homme qu'il voudrait bien être dans l'imaginaire collectif.

Saint Yannick




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