Politique

Lors de la matinée politique du lundi 20 Juin dernier, le secrétaire général de l'UDPS, Augustin Kabuya, avec un ton ferme, a suspendu définitivement le phénomène " parlements debout".

Le secrétaire général de l'UDPS, Augustin Kabuya, dit avoir saisi la PNC pour arrêter quiconque s'identifierait comme " parlementaire debout" de l'UDPS.

Le puissant phénomène de mobilisation et de sensibilisation qui a vu le jour vers les années 1990 est définitivement enterré par Augustin Kabuya, secrétaire général de l'UDPS.

Cette décision vient encore ajouter une énième fissure au sein de l'UDPS où le parti doit presque tout aux " parlements debout". Ces structures d'accompagnement du parti s'activent chaque jour à la mobilisation des militants de ce parti sur les enjeux politiques de l'heure.

On les voit à Kinshasa partout en groupuscules discuter politique. C'est une seconde nature pour les militants de l'UDPS qui savent que chaque soir ou chaque matin, ils doivent siéger dans un " parlement Debout" pour échanges de " sésames"(  informations, ndlr) . Ils passent tout au tamis et les fausses informations sont appelées" formol" ou " Kadiosha"( diabolisation, ndlr).

Plusieurs spécialistes ont toujours noté que sans ces structures, certes informelles, l'UDPS aurait disparu pendant plusieurs moments de disette politique.

Augustin Kabuya reproche aussi aux " parlements debout" d'opérer une mendicité forcée auprès des autorités du parti et celles occupant des postes politiques.

Plusieurs " parlements debout" interrogés ce mardi 21 Juin se disent déçus de cette décision prise précipitamment.

" C'est une grande décision prise avec beaucoup de légèretés. C'est grâce à nous que le parti survit encore. Le travail bénévole que nous effectuons depuis plusieurs décennies est récompensé de cette façon. C'est cela l'UDPS d'aujourd'hui. Le pouvoir a apporté la dictature. On croise les bras puisque nous apprenons que beaucoup de combattants sont interpelés. Le prétexte est bien trouvé: les tralala autour des Rwandais.  On peut critiquer tout le monde, sauf nos agresseurs. Critiquer n'est pas en soi un appel à la violence. Quelle démobilisation ! Le parti aura besoin de nous et les dirigeants actuels le payeront. Ils seront incapables de remplir même notre siège au moment opportun. C'est notre propre pouvoir qui nous bouffe désormais", a déclaré un président d'un " parlement Debout" qui a daigné requérir l'anonymat.

Le secrétaire général de l'UDPS, Augustin Kabuya, a demandé à tous les " parlementaires debout" de regagner leurs organes de base ( cellules, sections et consorts).

Plusieurs militants de l'UDPS seraient interpelés ce mardi 21 Juin par l'ANR.

Saint Yannick