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Politique

Corps d'élite en charentaise : l'Union sacrée inactive sur la question de l'agression Rwandaise ( Tribune de Thierry Monsenepwo)



Masse sans énergie, corps d’élite sclérosé avachi dans le confort du pouvoir ou à l'affût des ordonnances de nomination, l'Union sacrée de la nation est entrain de passer à côté de la chance historique de prouver son osmose et sa proactivité en tant que majorité parlementaire et présidentielle. 

La dernière fois que l'Union sacrée a battu le rappel de ses troupes, c'était pour le partage du pouvoir dans les exécutifs provinciaux vacants. On ne peut certes pas faire le reproche à notre famille politique de toujours rechercher une stratégie cohérente et concertée de gestion du pouvoir. Cependant, le partage et la conquête du pouvoir ne devraient pas être la seule préoccupation d'une famille politique qui a à cœur de s'inscrire dans la durée. Si nous voulons utilement œuvrer en faveur de la conservation du pouvoir, nous devrions aussi nous constituer en laboratoire d'alternatives pratiques devant permettre à l'exécutif d'opérer des choix payants en chaque occurrence. 

Après avoir, sans beaucoup de succès, usé de notre entregent pour que notre famille politique convoque un plénum consacré à la résolution de la crise causée par la nouvelle agression rwandaise, je ne peux plus m'empêcher de mettre sur la place publique mon inquiétude par rapport à notre inertie coupable face à la  concrétisation en cours de la balkanisation de notre pays sous la barbe complice et complaisante de la communauté internationale.

Il se pourrait que parmi les bonzes de la majorité parlementaire et présidentielle, l'on ne prenne pas suffisamment la mesure de la menace qui pèse sur la nation. Tout semble indiquer pourtant qu'il s'agit en réalité de la dernière étape du plan d'annexion des territoires frontaliers tant convoités par certains voisins de l'Est qui n'ont jamais fait mystère de leur hégémonisme sepuis des lustres. 

Étant dans le feu de l'action, notre Gouvernement, dont la feuille de route n'intégrait pas forcément cet impondérable, est normalement en droit de recevoir de la famille politique dont il est l'émanation les leviers essentiels pour le calibrage de sa diplomatie et la reconfiguration de ses forces de défense et de sécurité. Surtout que, sans fausse modestie, nous comptons dans nos rangs des personnalités expérimentées ayant une maîtrise des arcanes de l'hégémonisme outrecuidant de nos voisins de l'Est. Pour être plus concret, je ne vois pas pour quelle raison l'Union sacrée peut se réunir encore à l'avenir si tant est qu'elle est incapable d'être pro-active par rapport à une menace existentielle qui se précise. Ce serait apporter la preuve par l'absurde que nous ne serions qu'une organisation de fait constituée pour le besoin de la cause.

En réalité, tout se passe comme si l'Union sacrée a pri le pari de rester spectatrice face aux soubresauts des envahisseurs, pendant que toutes les forces vives de la nation sont en ébullition derrière le commandant suprême des forces armées, notre chef de l’Etat felix TSHISEKEDI. C'est l'occasion de dresser une fière chandelle à ceux, au sein de l'opposition, qui ont compris qu'il était temps de taire nos divergences conjoncturelles pour sauver la patrie commune en danger. Le gouvernement devrait profiter de l'occasion pour prendre en compte certaines suggestions pertinentes émanant des opposants républicains pour faire échec aux plans de l'ennemi.

Au lieu de se concentrer dans l'osmose afin de prêter mains fortes au Président de la République qui se bat bec et ongle sans l'accompagnement ouvert et stratégique de sa famille politique pourtant nombreuse et variée, au sein de l'Union sacrée chacun semble jouer une partition personnelle de positionnement pour la conquête de postes et la conservation des fiefs électoraux. C'est triste que d'aucuns ne soient pas en mesure de réaliser qu'en sus des difficultés opérationnelles et financières qui ne permettent pas déjà à notre centrale électorale de tenir les engagements contenus dans sa feuille de route, il serait indécent d'organiser des élections pendant qu'une partie utile du don béni de nos aïeux est aux mains des envahisseurs impénitents.

Il n'est jamais trop tard pour mieux faire. Tout le monde sait qu'en temps de guerre, les meilleures réflexions stratégiques ne se font pas en plénière dans les assemblées délibérantes. Il nous revient de nous recroqueviller sans délai dans l'intimité de notre famille politique pour évaluer l'ampleur du drame et nous échiner à élaborer des propositions innovantes susceptibles de barrer la route à un ennemi teigneux.

Je signale au passage que le silence assourdissant de la communauté internationale devrait davantage stimuler notre responsabilité. Tout porte à croire que le mot d'ordre tacite est de laisser le Rwanda faire. Sinon, comment comprendre qu'un pays agresseur mondialement reconnu fasse autant l'objet de la sollicitude internationale en étant au centre de tous les enjeux géostratégiques. Non seulement le sommet du Commonwealth prévu à Kigali se tient pendant que des militaires rwandais massacrent nos populations en errance sur la terre de leurs ancêtres, mais aussi tous les autres agendas mettant en vedette le rayonnement international du Rwanda sont maintenus dans l'indifférence totale. Le maintien des faveurs de la communauté internationale sur le Rwanda est la preuve permanente d'une caution qui n'a jamais fait défaut à ce pays agresseur en déni perpétuel de notre souveraineté territoriale. D'où vient que la Monusco, forte d'une logistique dernier cri, prétende ne pas voir les mouvements permanents de troupes rwandaises en appui aux terroristes du M23, mouvements pourtant visibles à l'œil nu ?

Tout ceci devrait nous interpeller. Seuls contre tous, c'est à nous qu'il  appartient de tout miser en vue de sauvegarder notre intégrité territoriale et léguer ainsi aux générations futures un Congo plus que jamais entier. Ce n'est évidemment pas en s'isolant dans des postures de course au pouvoir et de positionnement électoral que nous serons utiles à nous-mêmes et au seul pays que nous puissions avoir.

Jean Thierry Monsenepwo Mototo, opérateur économique et politique




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