Société

Il y a exactement un an, quatre mois et quatre jours depuis que les élus nationaux de Kinshasa avaient tiré la sonnette d'alarme sur le désordre qui sévit à Kinshasa. A l'initiative de Jean-Marc Kabund-A-Kabund, député national, élu de Mont Amba et premier Vice-premier de l'assemblée nationale, à l'époque , les députés nationaux, élus de Kinshasa avaient fait une déclaration le mercredi 11 Août 2021 notant la mauvaise gestion de la ville par le gouverneur Gentiny Ngobila .

"La Ville n'est pas gouvernée. Dès que vous descendez à l'aéroport de Ndjili jusqu'au centre -ville, vous pouvez voir les ordures le long des avenues", avait déclaré Jean-Marc Kabund-A-Kabund, à l'époque Président ad intérim de l'UDPS et très proche du Président de la République.

Les élus de Kinshasa avaient prévenu ce qui est arrivé le mardi 13 Décembre dernier.

"Tous les caniveaux de la ville sont bouchés, vous pouvez imaginer les conséquences ", avait déclaré le porte-parole du jour de ce caucus des élus de Kinshasa, Jean-Marc Kabund-A-Kabund.

Qualifié de jaloux à l'époque par les proches du gouverneur, les faits lui donnent raison aujourd'hui. Près de 141 morts en une nuit suite à une pluie torrentielle.

Dans une tribune publiée en 2015 , intitulée " Kinshasa, l'enfer au paradis", Adolphe Muzito avait passé au peigne fin les différents défis de la ville de Kinshasa. Adolphe Muzito avait fait observer, par exemple que 80% de la superficie de la ville est constituée de deux communes ( Nsele et Maluku) alors que les vingt-deux autres communes sont assises sur une superficie de 20%.

Cette observation devrait davantage interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité de faire habiter Nsele et Maluku. Bien au contraire, la concentration de l'administration s'accélère.

Dans tous les domaines vitaux, Kinshasa semble être non gouverné. Plusieurs services dans les communes ne travaillent presque plus comme celui de l'hygiène.

Chaque fois qu'on parle de Kinshasa dans les médias, ce constat revient souvent :" Kinshasa est une ville où l'on construit comme l'on veut, où l'on fait ce que l'on veut. Les caniveaux sont des poubelles où l'on déverse tout".

Le projet " Kin Bopeto" est une vaste blague imbibée d'aucun iota positif.

Dans plusieurs artères de la ville ( Libération à partir de Selembao, Boulevard Lumumba à Kingasani, Route Matadi à Matadi Kibala, Kasa-Vubu vers Victoire et ailleurs), les commerces et les véhicules se disputent la chaussée malgré les innombrables accidents meurtriers qui se produisent. Et tous ces commerces ont pour poubelles les caniveaux.

Kinshasa, c'est la ville où l'on se réveille, l'on commence à construire sans titre et sans une quelconque action administrative.

Il a fallu plus de cinq ans pour qu'on aille démolir les constructions anarchiques au cimetière de Kinsuka. Ceci est un vrai spécimen d'une ville non gouvernée. Comment les gens se sont - ils donnés le luxe d'aller bâtir sans le moindre document dans un site interdit et en plus sécurisé par la PNC ?

Il faut vaincre le spectre de pandémonium et s' inscrire dans une perspective de changement, demain nous risquons de mourir plus qu'aujourd'hui.

Topdirect