André Fuanusu Bongo Bongo, taximan  raconte ce qu'il a vécu ce samedi 13 mai près de Batshongo dans le cadre du conflit Teke-Yaka.

" Nous avons passé nuit à Kwango après qu'on nous avait dit que les Yaka étaient encore visibles tout au long de cette route. A cinq heures du matin, nous avons fait tout un convoi et nous étions près de 12 véhicules. Arrivés à quelques encablures de Batshongo, la frontière entre Kinshasa et la province du Kwango, un groupe de personnes a surgi et nous a stoppés", a-t-il raconté.

Et de poursuivre :" Ils étaient particulièrement sales. De vrais villageois. Tous les âges paraissaient bien représentés. Leurs visages hideux coiffés par une chevelure en rupture avec les lames de rasoir faisaient naître une peur bleue. Des tissus rouges noués autour de leur tête accrochant aussi plusieurs feuilles d'arbres innommables. Ils font signe à leurs congénères pour qu'ils appellent leur Chef, affectueusement appelé " Mon Major". La cinquantaine révolue, il se moulait dans une chemise ample et indéfiniment crasseuse".

"Ecoutez , dit-il, chaque bus doit donner 40 000 FC pour soutenir nos blessés. Vous mettez l'argent à terre pour une cérémonie. Le bus Transco doit nous fournir obligatoirement minimum 25 litres de mazout pour ravitailler nos motos. Vous ne le faites pas, vous êtes décapités", a-t-il ordonné. Nous avons tous obéi avant qu'il n'ordonne l'arrêt de moteurs de tous les véhicules". 

" Ceux qui venaient des lignes de fronts, appelons cela comme ça, criaient à la traîtrise de leurs congénères capturés et qui auraient vendu la mèche aux FARDC, les rendant désormais fragiles aux armes à feu ", a-t-il  déclaré. 

"Avant qu'ils nous demandent de vider ce lieu, ils nous ont pris tout : argent et téléphones ", a-t-il insisté.

Les affrontements sont signalés à Mongata, Menkao et Mbankana dans la commune de Maluku.

Propos recueillis par Tebo Dia Mase