Membre de la Nouvelle Société Civile, Yves Tokula, a, dans une interview nous accordée, ce jeudi 20 Juillet , appelé les services habilités à traquer les magouilles qui ont élu domicile dans les entreprises publiques.
"Les récentes nominations du Président de la République n'ont rien changer dans les entreprises publiques. Même celles qui avaient un bon élan semblent s'être éteintes .Le mal est profond", a-t-il circonscrit.
Les services habilités , a-t-il indiqué, ne font pas assez pour aider la République. "La Cellule Nationale des Renseignements Financiers ( Cenaref) est quasi absente dans la traque des voleurs. Tout comme l'' IGF, elle recourt aux méthodes trop classiques pour arrêter l'hémorragie financière et il se révèle que le travail qui est fait jusque-là n'a pas pu produire des effets dissuasifs escomptés".
Et de poursuivre :" Il y a trop de roitelets dans toutes les entreprises publiques. Les directeurs généraux sont des "Présidents de la République de leurs entreprises" et se permettent beaucoup de choses. De l'engagement à la gestion financière, tous leurs actes énervent le bon sens. Mais, ce qui énerve le plus, c'est le manque d'engagement des services publics devant décourager ces pratiques de détournement, clientélisme et de majoration des avantages pour le "personnel parent aux chefs".
Dans ce domaine précis, notre Président de la République, devra ajouter un autre démon après la Justice tel qu'il l'a lui-même déclaré, car rien n'a changé et toutes les pratiques tant dénoncées ( parapluie politique, manque des sanctions, gestion calamiteuse des finances publiques) s'observent avec acuité. Le Président Félix Tshisekedi doit faire plus pour stopper cela en cultivant un régime d'évaluation et des sanctions sévères.
Pour lui en dehors de la Cenaref et de l'IGF, le Président de la République doit aussi penser à créer une direction des renseignements financiers à l'ANR.
"Il est à noter que l'acte créant l'ANR a donné au Président de la République le pouvoir de créer d'autres directions. Et il est plus que nécessaire de créer une direction des renseignements financiers au sein de l'ANR pour traquer les détournements des deniers publics dans les entreprises publiques. Seule l'ANR peut compenser les effets proactifs trop manifestes de la Cenaref et de l'IGF qui ont des méthodes trop classiques et trop administratives. Le caractère non apparent de l'ANR et le pouvoir imaginaire qu'elle crée dans le chef de gens peut faire à ce que les gens n'aient plus confiance entre eux et baisser un certain nombre de comportements", a-t-il déclaré.
"Les différents comités de gestion des entreprises publiques doivent être des gens à surveiller à la loupe par l'ANR et doivent être dans le collimateur des services en permanence", a-t-il laissé entendre.
Propos recueillis par Tebo Dia Mase
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