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Politique

Elections 2023: Martin Fayulu dribble tous ses acolytes et confirme sa culture de l'erreur



Le Président de l'ECiDé, Martin Fayulu, annonce qu'il va déposer sa candidature pour la prochaine élection présidentielle  quelques mois après son boycott.

C'est un coup de massue que Martin Fayulu vient d'administrer à tous ses acolytes. Il avait, de manière quasi unilatérale, demandé à ces derniers de ne pas déposer leurs candidatures à tous les niveaux du processus électoral en cours. Si Ados Ndombasi et quelques avertis avaient vite compris cette jonglerie, bien d'autres personnes se sont laissées super jusqu'à la dernière minute, sans que les nombreuses émissions médiatiques consacrées à ce fait aient pu les exorciser. 

Prince Epenge, par exemple, qui est beaucoup admiré à Tshangu et qu'on voyait comme potentiel député national devra attendre les prochaines élections de 2028 pour son éventuelle élection et les cas sont nombreux.

 Un de plus grands bénéficiaires du processus électoral de 2018  qui a fait de lui un des cadors politiques du pays  alors qu'il avait presque   la même notoriété que Franck Diongo, Moïse Moni Della et consorts, avant la messe de Genève, Martin Fayulu était devenu un phénomène jusqu'à faire déchanter Lambert Mende qui l'avait traité de "souris naine". 

La gestion de sa notoriété politique post électorale a été catastrophique.    Un flux de propos à la lisière des injures à l'endroit du Président de la République, traité de Pantin, proxy et consorts,   des meetings trop dansants aux contenus creux et populistes , une perception des adversaires aux antipodes de la culture du gratin et surtout une " trop permanente" prise des paroles dans les médias ayant rendu sa parole trop ordinaire . Et comme un château de Cartes, la notoriété de cet acteur politique a commencé à chavirer.

La machine à voter en 2018

En 2018, Martin Fayulu avait étonné toutes les têtes pensantes du pays. Après une longue campagne électorale à l'intérieur du pays contre,  entre autres, la machine à voter, Martin Fayulu va surprendre tous ses acolytes en leur demandant d'aller voter avec la machine à voter, devenue miraculeusement crédible. 

"Le Jamais"  quasi extrémiste et absolutiste chanté dans toutes ses messes politiques contre la machine à voter était, tout un coup , devenu creux et très dénigrant à son endroit oubliant la théorie des "passerelles"  qui voudrait qu'on ne ferme pas toutes les issues dans une situation de communication, surtout politique. 

La même erreur en 2023 avec le boycott

Alors qu'on pensait qu'il avait appris de ses erreurs, Martin Fayulu ne semble pas se déculturer de sa perception politique jalonnée de prises de positions très risquées. Il y a quelques mois, il a voulu faire un peu comme Tshisekedi Étienne (2006) en boycottant les prochaines élections, de manière quasi unilatérale en lisant la lettre de protestation du député national Ados Ndombasi qui devrait normalement être consulté pour une décision de grande portée politique comme celle-là. 

S'étant rendu compte, un peu en retard, de cette bourde, Martin Fayulu va " pomper" un discours creux à la Nation ne disant presque rien en dehors de ses attaques coutumières contre Félix Tshisekedi. Ce discours était une sacrée préparation des esprits à l'annonce de son volte-face.

Et voilà, se cachant bien derrière " un peuple" qui lui aurait demandé de revenir dans ce processus électoral, " non crédible", selon ses propres mots, Martin Fayulu ridiculise tous ses acolytes, les sacrifie à l'autel politique et en mauvais jongleur, il rate son dernier geste en s'exposant  au courroux de ses ouailles et en jouant hautement contre son image dans l'opinion nationale. Entre-temps, Lamuka se vide.

Une Présidence sans parlement et un jeu d' alliances voué à la culture de l'erreur

En voulant briguer la magistrature suprême, Martin Fayulu sait pertinemment qu'il n'aura aucun député et par conséquent il devrait se soumettre en cas de son élection, en position de faiblesse, bien entendu, au jeu d'alliances pour gouverner. 

Là aussi, le Président de l'ECiDé n'est pas un bon exemple et draine une mauvaise culture. Toutes les alliances qu'il a eues à tisser, dans le passé, se sont soldées par un flux d'attaques personnelles.  

Dans une démocratie de plus en plus inclusive où les alliances se font et se défont au gré de vague, le respect de l'adversaire est de plus en plus de rigueur. Il s'était attaqué à Moïse Katumbi verbalement en disant que ce dernier ne définissait la politique que par l'argent. Adolphe Muzito s'était fait injurier publiquement dans les pérégrinations de leur divorce. Doit-on rappeler les querelles aux FAC  ou ses attaques personnelles envers Félix Tshisekedi ?  Avec quel crédit doit-il envisager des alliances politiques ?

Admiré par plusieurs congolais, Martin Fayulu est à la croisée des chemins en quête d'une stratégie politique de rebondissement. Les capacités intellectuelles, il en possède. L'aura, il en a. Que doit-il faire pour refaire son exploit de 2018?  

Saint Yannick




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