Kinshasa : Trans-Academia rechute, son personnel toujours en grève, l'Etat victime d'un investissement de prestige


Le personnel de l'établissement public des Transports des Étudiants, Trans-Academia, est toujours en grève depuis bientôt une semaine et exige le paiement de leurs arriérés des salaires. Sur la Radio Topcongo ce mercredi 31 Janvier, les étudiants expriment leur inquiétude et appellent le gouvernement à payer les subventions d'équilibre pour permettre au comité de gestion de cet établissement public de faire face aux charges financières qui leur incombent.

Malgré le lancement des lignes Interurbaines des transports publics et mixtes, en violation de l'acte créant cet établissement, jusqu'à voir même des bus de marque Volvo pimpant neuf qui appartenaient jadis à Transco devenir des cargos transportant maïs et maniocs, à la limite d'un sabotage incommensurable,  Trans-Academia peine à ressusciter. 

Depuis sa naissance, tout revient à dire qu'il n'était autre qu'un investissement de prestige aux visées électoralistes avec un modèle économique plus que risible.

Une naissance rocambolesque

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a inauguré à deux reprises la mise en service des bus de Trans-Academia destinés aux transports des étudiants. 

Le mardi 18 Janvier 2022, à l'esplanade du palais du peuple, le Président de la République, Félix Tshisekedi, avait mis officiellement en service les cent premiers bus de cet établissement( constitués de bus pris à Transco). Lors de cette cérémonie qui avait réuni toutes les institutions du pays, comme il en est de coutume politique en RDC, on avait vite compris que le Président de la République était en train d' inaugurer un monstre juridique. Chaque intervenant avait son " qualificatif " juridique. Tantôt programme du gouvernement, tantôt établissement public décentralisé, tantôt société de transport des étudiants et cela en disait long sur les failles de conception. Vérification faite, au moment de cette inauguration, il n'existait ni décret créant cet établissement ni statuts et consorts et les différents atermoiements de dénomination se justifiaient. 

Il a fallu plus d'un an, soit le vendredi 24 Février 2023, pour que le Président de la République, Félix Tshisekedi, soit rappelé, par le ministère des Transports et  celui de l'ESU, pour inaugurer à nouveau la mise en service de ces bus. 

Entre les premier et  deuxième lots, il y avait des bus appartenant à Transco peints " Don du Chef de l'Etat" puis repeints. Tous nos efforts de vouloir chercher les contrats de cession de ces bus de Transco à Trans-Academia se sont révélés vains. D'ailleurs, quand le premier lot de bus Trans-Academia arrive, ce dernier via le ministère des transports remet à Transco quelques-uns de ces bus, sans qu'on en sache assez sur la procédure.

Le cas Transco et le modèle économique risible de Trans-Academia

Créé en 2013, l'établissement public Transco connait d'énormes difficultés à cause de son modèle économique. Il était convenu dès le départ que le coût du billet de voyage soit sensiblement à la baisse, l'État devant prendre  en charge l'enveloppe salariale en partie et certains frais techniques dans ce qu'ils s'étaient convenu d'appeler " Subventions d'équilibre".  Ces subventions d'équilibre sont payées de manière sporadique à des échéances voulues par le ministère des Finances sans les moindres soucis des besoins de cet établissement. 

A ces jours, Transco est autre cheval blanc qui chute et rechute au gré de vague, sans avenir, aucun.

Alors que l'on pensait que le cas Transco allait être édifiant, le ministère des transports qui a peiné pendant plus d'un an à trouver un modèle économique pour Trans- Academia,  était allé surfer sur celui de Transco en faisant dépendre Trans-Academia des subventions de l'État. Le coût du titre de voyage est sensiblement à la baisse. Le décret créant cet établissement le limite aux seuls transports des étudiants excluant des services scolaires, interurbains et consorts. Sans subventions de l'État, l'établissement public Trans-Academia est voué à la disparition. Si Transco se débrouille en bourrant des clients à bord, multipliant les lignes interurbaines et d'autres services pour renflouer ses caisses, Trans-Academia ne peut que dépendre des subventions, ce qui paraît moralement malsain quand on sait ce qui se passe avec les finances publiques du pays. 

Ce qui aurait été le moindre mal

La bonne foi du Président de la République, Félix Tshisekedi sur les transports des étudiants, aurait été mise en musique autrement en créant un service académique au sein de Transco qui gère déjà bien le "service scolaire" avec une cinquantaine de bus. Les bus acquis pour Trans-Academia auraient été mis à la disposition de Transco qui a  un personnel confectionné pour 500 bus ( dès la création) alors qu'il en compte à ces jours, à Kinshasa par exemple,  moins de 300 en contraste avec la taille du personnel. 

Le gouvernement n'aurait connu aucun problème technique tant que Transco dispose d'un atelier moderne et d'un personnel qualifié. 

Malheureusement, déterminés à créer quelque chose de nouveau en nommant un comité de gestion pour satisfaire les calculs politiques de partage des responsabilités étatiques, les politiques ont mis une épine dans les pieds du Président de la République qui pourrait constamment avoir maille à partir avec les étudiants à cause de la mauvaise conception d'un établissement public à caractère social et en faveur des étudiants congolais.

Saint Yannick 

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Zayake

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