Politique

Trois candidats de l'Union sacrée vont s'affronter ce mardi 22 Avril pour le perchoir de l'assemblée nationale . Selon le secrétaire général de l'UDPS qui a signé le communiqué annonçant cet exercice, à première vue démocratique, les trois candidats avaient consenti devant le Président de la République, Félix Tshisekedi, pour se livrer à cette bataille électorale. 

Sur le plan politique, cet exercice semble être une tactique d'écartement d'un candidat bien ciblé, car dans les us et coutumes politiques de la RDC, cet exercice paraît être le premier du genre et il semble avoir des visées politiques. 

Selon plusieurs observateurs, le critère principal du partage des postes est le poids politique calculé suivant le nombre d'élus nationaux et provinciaux obtenus par chaque liste. En se référant sur ce critère principal qui a fait à ce que l'UDPS ait présenté le Premier Ministre, Christophe Mboso devrait être écarté à cause de son poids politique infinitésimal à l'assemblée nationale et dans les assemblées provinciales. La bataille se serait alors jouée entre Modeste Bahati et Vital Kamerhe. 

A partir de là, compte tenu de leurs poids relativement identiques, d'autres critères devraient intervenir notamment la loyauté et la compétence. Sur le plan de la loyauté, l'on constate que pour les deux mandats obtenus par Félix Tshisekedi, l'UNC de Vital Kamerhe est restée avec Félix Tshisekedi contre vents et marées et semble avoir donné politiquement plus que l'AFDC de Modeste Bahati qui est allée à la mangeoire après que la nourriture avait été presque préparée. 

Sur le plan de la compétence, Modeste Bahati vient de gérer le sénat sans qu'il se soit distingué outre mesure. La population congolaise ne connait aucun fait saillant à mettre au profit de la gestion de Modeste Bahati au sénat. C'était une gestion ordinaire coulissant dans une ornière déjà tracée politiquement alors que Vital Kamerhe draine une renommée non encore entamée à la tête de l'assemblée nationale. 

 La main noire en filigrane !

A 82 ans, le patriarche Christophe Mboso peut-il s'opposer au Chef de la Majorité Présidentielle qui a fait de lui Président de l'Assemblée nationale sans un poids politique en termes des députés nationaux élus sur la liste de son parti politique ? Si le patriarche Christophe Mboso maintient sa candidature, il est fort probable qu'il y ait une main noire qui le soutienne et c'est fort probable aussi que celle-ci soit, selon plusieurs analystes de la scène politique congolaise, le parti présidentiel, l'UDPS, la seule force politique qui puisse s'opposer véritablement à l'UNC.  Des procès d'intentions et autres contre-vérités sont véhiculés. L'unité de l'Union sacrée est à rude épreuve et la réussite du second mandat du Président de la République, Félix Tshisekedi, en dépend. 

Attention au sort du Wenge ! 

Contrairement à la glorieuse époque de l'UDPS à l'opposition, aujourd'hui, les opposants ont des moyens colossaux pour faire basculer la majorité parlementaire après la jurisprudence de 2020.  Si Vital Kamerhe ne passe pas comme Président de l'Assemblée nationale, ce sera une pilule amère à avaler pour lui et au cours du mandat il pourrait basculer dangereusement dans l'opposition pour lui permettre de mieux préparer les élections de 2028 et éviter sagement de partager le bilan de la majorité présidentielle parti pour être moins reluisant au vu des animateurs qui sont annoncés dans les postes stratégiques de la gouvernance du pays. Vital Kamerhe associé à Moïse Katumbi auxquels il faudrait ajouter les virtuels autres frustrés peuvent faire basculer d'un moment à l'autre la majorité parlementaire ou faire en sorte que les députés nationaux puissent à nouveau coûter cher à la République, pour leur maintien dans la majorité parlementaire, comme on en a connu lors du premier mandat. 

Pour faire mieux, cette logique qui a échappé au choix de Premier Ministre devrait en principe s'appliquer à tous les autres niveaux dont les exécutifs et assemblées provinciaux et consorts.

Tebo Dia Mase